Bande originale de ce post : Pour whiskey in your shoes – Frank Black and the Catholics
La ville est détestable. Bubon purulent de civilisations castratrices et agonisantes, elle ne fait qu’agrémenter la décadence d’un peu de mythologie rock’n’roll et/ou mystique. Pléonasme ? Absolument pas ! (Quoique, sans doute. A vrai dire. Ce qui nous éloigne peut être de la vérité.)
Que serions-nous sous la lune sans ces fantastiques nouveaux chevaliers de fer ? Une diligence n’est-elle pas moins chaotique, voire plus confortable qu’une rame de métro sanguinolente ?
La ville pue le tabac, empeste l’alcool et se ressent jusque dans mes intestins. C’est une sensation que je ne supporte pas. Un genre de gueule de bois au rabais. Une victime d’un trop-plein de mauvaise bière assaisonnée d’une rasade de rhum infâme.
Un rhum peut-il être infâme ? C’est la seule question à se poser lorsqu’il s’agit de critiquer sans vergogne la vie citadine haïssable de par son existence même. Un rhum ne peut indécemment pas être infâme. Surtout à la tombée de la nuit.
Lorsque la lune, lustre de l’aube et de l’occulte, poursuit son vol vers de vertes oraisons. La ville ne dort plus, de nos jours. La ville n’est plus source, mais ressources.
Lorsque le poète se dit en lui-même « Ma vie de poète ne me suffit plus », et qu’il lance ensuite à haute voix « Ma vie de poète est sans doute suffisante », il est temps de raser ces immeubles bleus et d’y mettre à la place un immense ciel gris.
“Hey there bartender - Can I owe you the cash? - ‘Cause the end of the world - Well it came in a flash - And I know that tomorrow - I’ll have some new excuse - To cry tears for my water - And pour whiskey in my shoes”